Piégeage de Lapin

A - Audrey Isaac
D - Dennis Wysote
 

A - Donc, Dennis tu as tu fais du piégeage de lapin, quand tu étais jeune?
D - Oui, j’avais peut être cinq ou six ans en montant
A - Qui t'as appris?
D - Mon père, il allait à presque tous les jours, parce que j’aimais être dans la forêt tu-sais? J’aimais fa, l’air fraîche du matin. Ça fait du bien de respirer de l’air fraîche.
A - Ça sens tellement bon là-bas, c’est tranquille.
D - Ah oui, donc c`étais mon père et moi, parfois mon frère. On allait là-bas et on mettait des pièges à lapin.
A - La neige était-elle creuse, aviez-vous besoin des raquettes pour vous rendre?
D - Oui, on en avait besoin. On en avait parce que la neige était très creuse. La neige avant, elle était beaucoup plus creuse que maintenant.
A - Nous avons plus autant de neige.
D - Non non non, on avait abondamment de neige. On allait glisser et c’était vraiment plaisant. Une fois qu’on avait monté dans le bois, on poignait les lapins et les béliers.
A - Donc, vous utilisiez des raquettes, pour vous rendre?
D - Oui.
A - Vous mettiez des pièges? Quelle genre de fil utilisiez-vous?
D - C’était un piège à lapin, mais je ne suis pas sur de quel genre de fil nous utilisions.
A - Vous l’attachiez à une branche?
D - Oui, on attachait le piège à une branche ou les lapins voyageaient. On cherchait pour leurs traces. Quand tu vois les trace tu sais où mettre les piège, et si tu es chanceux, tu vas mettre ton piège et poigner un lapin pas longtemps après. La plupart du temps, tu mets le piège et tu le vérifies quelques heures après, t’aurais peut-être capturé un lapin.
A - Comment tu sais que le lapin va aller dans la boucle, est-ce que tu mets la boucle à un tel endroit?
D - Les lapins ne voient pas le fil, car il est très mince, et c’est pour sa que quand le lapin saute, il saute dedans et se prennent.
A - Écorchez-vous les lapins sur les lieux, ou bien vous les ramenez à la maison?
D - Non, on les ramenait à la maison et habituellement, ma mère les écorchait.
A - Ta mère les écorchait?
D - Oui, elle est bonne
A - Après, elle faisait cuire le lapin?
D - Habituellement, c’était du ragoût, c’était vraiment bon!
A - J’en suis certaine.
D - Oui!
A - Mettez vous la viande de lapin dans vos pâtés?
D - Oui, même aujourd'hui, je les fais encore de cette façon
A - Comment de lapins vous capturés par semaine?
D - Ça dépend de combien de pièges à lapin on avait dans un endroit. Parce qu’habituellement, il y avait beaucoup de lapins. On va dire que l’on capturait dix lapins par semaine, ça c’est beaucoup de lapins!
A - Donc, tu as mangé beaucoup de ragoût
D - Oui!
A - Car, les pâtés étaient très dispendieux au magasin.
D - Oui, et ce n’était pas beaucoup de viande
A - Un lapin était il suffisant pour un ragoût?
D - Non, environ trois,quatre parce que l’on utilisait seulement les jambes.
A - Qui avait de la viande?
D - Oui.
A -  Tu as mentionner que tu allais dans le bois avec ton père et tes frères, combien d’heures dépensiez vous dans le bois?
D - Des fois, on dépensait quatre, cinq heures là-bas et on amenait à manger, parce que c’était trop loin pour marcher à la maison.
A - Tu marchais?
D - Oui, on avait pas de chevaux ni de ski-doo.
A - Non.
D - Oui.
A - Donc vous marchez?
D - Oui, on prenait nos raquettes.
A - Vous amenez à manger?
D - Oui, on s’amenait à manger.
A - Si vous aviez froid, faisiez-vous un feu?
D - Oui, on fessait des feux, parfois nos mitaines se mouillaient et fallait les sécher.
A - Moi, je dirais que vous étiez là cinq, six heures dans le bois
D - Ah oui, cinq, six heures pour sûre, rentrer dans les buissons, courir dans le bois, revenir.
A - C’est traditionnelle, les gens piège encore le lapin.
D - Encore aujourd’hui, oui.
A - Oui, il y a même des gens qui disent noël n’est pas noël sans?
D - Des pâtés aux lapins.
A - Exactement.
D - Ma mère fait ça.
A - Ta mère fait des pâtés au lapin?
D - Oui.
A -  Ça doit être délicieux.
D - Oui.
A - Est-ce qu’elle peut encore écorcher les lapins?
D - Oui.
A - Wow!
D - Oui.
A - Fais-tu quelque chose avec le poil du lapin?
D - Pas nous. Mais, j’ai déjà entendu parler que les gens utilisaient ça pour quelque chose mais, je ne me rappelle pas pourquoi.
A - Ils utilisaient ça?
D - Oui, je crois que c’était pour les mitaines.
A - Pour garder au chaud l’hiver.
D - Oui, dans ces temps, il n’y avait pas de gaspillage.
A - As-tu déjà amené ton garçon pièger le lapin?
D - Non, ça ne l’intéresse pas. J’ai essayé, parce qu’il me demandait souvent des questions de comment c’était par ici avant. Il m'a demandé si j’avais mangé des lapins ou des perdrix, je lui est dit oui, tu sais les gens faisaient ça, au passé. On mangeait du lapin, du castor, je l’amenais là-bas donc on en parlait. Il n’a aucun intérêt pour ça. De nos jour les jeunes ne sont plus intéressés par ça. C’est terrible, tu sais. Tu sais belles choses qu’ils vont manquer.
A - Tu as raison.
D - Oui, c’est triste, je me sens mal pour ça, parfois. Je pense à tous ces enfants qui ne réalisent pas toutes les choses que l’on à fait dans le passé, comme la chasse aux lapins. Ils ne font pas ça, de nos jours. Ils ne font même plus la chasse des loups ou des chevreuils. Actuellement, c’est les plus vieux qui font ça, pas les jeunes.
A - Ils sont moins intéressés.
D - Ils ne sont pas intéressés.
A - Parce qu’ils n’ont pas besoin.
D - T'as raison.
A - Avant, c’étais une façon de vivre.
D - Oui, pour notre survie.
A - Il avait la satisfaction aussi.
D - Oui.
A - De faire cela.
D - Oui.
A - Ils n’auront jamais cette satisfaction.
D - C’est vrai, ils ne connaîtront jamais ça.
A - C’est quelque chose que tu ne peux pas partager avec eux.
D - Non.
A - C’est quelque chose qu’ils ne peuvent pas se rapprocher à.
D - Non, mais tu sais il y une chance que l’on pourrait leurs apprendre, un jour. Mais, ils ont besoin de quelqu'un qui a beaucoup d’expérience avec ça.
A - Un nouveau programme?
D - Oui, les remettre à nouveau sur le bon chemin.
A - Remettre les enfants sur le bon chemin?
D - Si jamais il y aurait quelque chose qui irait mal dans le monde, ils pourront survivre.